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La Bio |
chapitre 1 Isabelle pressa la pédale du frein. " Cité Radieuse " déchiffra-t-elle alors que l'écriteau rouillé et bosselé n'indiquait plus que " dieu ". Elle obliqua à gauche, quitta la rocade et enfila le passage qui menait au parking souterrain. Avant de disparaître dans les entrailles de la cité, elle jeta un oeil inquiet sur les types qui, installés à l'entrée, la regardaient passer. Elle pompa nerveusement sur sa cigarette puis, tout en recrachant la fumée, elle l'écrasa. L'obscurité qui régnait dans le parking la surprit et l'obligea à allumer ses feux de croisement. - Drôle d'endroit pour une rencontre ! se dit-elle en haussant les épaules. Quand ses yeux se furent accoutumés à la noirceur, elle s'aperçut que celle-ci n'était pas aussi dense qu'elle l'avait cru. De-ci de-là, du haut des escaliers en béton qui permettaient de sortir du parking, dégringolait la lumière du jour. Elle dirigea son automobile vers l'une de ces taches claires et se gara. Après avoir verrouillé sa voiture, elle fila jusqu'à l'escalier dont elle gravit les marches précipitamment. Elle émergea enfin au coeur de la cité, dans l'angle d'une immense place que ceinturait une muraille d'immeubles. Le simple fait d'être de nouveau à l'air libre la rassura. L'angoisse diffuse, qui la tenaillait depuis son arrivée, commençait à se dissiper. Elle respira profondément. Avant de se lancer à l'assaut de la cité, Isabelle s'accorda encore quelques minutes, qu'elle mit à profit pour inspecter les lieux. C'était une cité des plus ordinaires, avec des milliers de fenêtres et des centaines de visages derrière les rideaux, avec des dizaines de galeries ; un véritable labyrinthe de béton, avec des cages d'escalier à la numération compliquée, couvertes de graffitis obscènes. " Et l'odeur acide..., des vide-ordures bouchés, de l'urine et des crottes de chiens ou de chats... " constata-t-elle en enfilant un long couloir. Elle s'immobilisa devant la première porte. Son coup de sonnette déclencha aussitôt l'aboiement furieux d'un chien. L'huis pivota. Une femme, d'âge indéfinissable, apparut. Isabelle hésita. Elle fixa, durant une fraction de seconde, les cheveux raides et brillants de la femme, puis, tout en remettant de l'ordre à son chignon rebelle aux reflets cuivrés, elle se présenta. - Isabelle Lemage... Enquêtrice de l'INSEE... chapitre 2 Le jour déclinait quand Isabelle plongea à nouveau dans les sous-sols de la cité. Une peur sourde au ventre, elle dévala l'escalier et se dirigea vers la voiture. Elle attrapa dans son sac les clefs et glissa dans la serrure celle qui ouvrait la portière. - Tu t'casses déjà !... Isabelle sursauta. Une douleur fulgurante lui déchira la poitrine. La peur venait de lui percuter le coeur. - ...C'pas cool !... poursuivit la voix. Elle pivota. Devant elle, se dressait la masse sombre d'un individu de forte carrure. - Vous devez vous tromper de personne... fit-elle d'une voix mal assurée. - Avec le cul que t'as !... Tu parles si j'm trompe !... Isabelle sentit la main de l'inconnu se refermer autour de son poignet. La panique s'empara de son être, elle jeta un regard éperdu vers l'escalier, tourna sa tête à gauche et à droite, à la recherche d'une issue, d'une aide, d'un recours... - Lâchez-moi !... hurla-t-elle. Son cri se perdit dans le dédale des allées désertes du parking. - Te fatigue pas... Y'a personne !... Ils regardent la téloche... Et même si y'a quelqu'un il viendra pas !... Il se cassera encore plus vite ! - Vous me faites mal... Lâchez-moi !... - T'es super bien foutue !... répondit l'homme en lui saisissant l'autre bras. Isabelle tenta de se dégager mais l'inconnu la tenait fermement. - Dès que j't'ai vu, je m'suis pensé qu'avec un cul comme ça, tu d'vais être super au pieu !... Il la plaqua contre lui. Pour soustraire ses lèvres à la bouche vorace qui bavait sur son visage, elle ploya son corps en arrière. Mais l'homme, qui lui avait tordu le bras derrière le dos, exerça une violente pression dans le creux de ses reins. Elle sentit contre son ventre le sexe durci de son agresseur. -T'es trop super toi !... ricana-t-il en se frottant à elle de haut en bas. Ce contact la tétanisa. Des contractions spasmodiques secouèrent ses muscles. Elle gigota de façon désordonnée, puis, subitement s'immobilisa, frappée de paralysie par la vague de terreur qui déferlait en elle. - J'savais qu'tu demandais pas mieux !... Isabelle fut de nouveau prise de convulsions. La terreur avait cédé la place à la révolte. Elle : assena un coup de pied dans le tibia de l'inconnu. -T'es trop super !... Tu t'fatigues jamais de bouger le cul !... lui répondit celui-ci alors qu'il la repoussait légèrement. - Lâchez-moi !... s'égosilla-t-elle tout en essayant de se libérer. L'homme la retourna et se colla contre son dos puis lui décrocha une bourrade qui la propulsa vers le mur. Elle franchit la porte que la nuit dissimulait, s'entrava, et s'étala sur un monticule mou et inégal. Une odeur fétide lui piqua le nez. Elle tenta de se redresser, mais le sol se déroba. - Un vrai nid d'amour pour une salope dans ton genre ! Elle fit volte face. - Que voulez-vous ? s'écria-t-elle. Une lumière blafarde l'agrafa. Elle ferma les yeux. Ses paupières, qu'elle maintenait close furieusement, jusqu'à la douleur, frémirent. Des larmes perlèrent entre ses cils. L'homme l'avait entraînée dans un des cagibis où l'on jetait les ordures, il l'avait précipitée au milieu des sacs poubelles... Elle poussa un long hurlement. Le claquement sec de la porte métallique que l'homme venait de refermer, étouffa son cri sous une avalanche de sanglots. - Je vous en supplie...laissez moi partir !... L'homme s'abattit sur elle. Son haleine épaisse l'enveloppa. Il lui enfonça un genou entre les cuisses. Elle se débattit, tenta de le griffer, de le frapper aux yeux, mais il était le plus fort. Elle ne réussit qu'à lui arracher un éclat de rire. - Je vous en supplie... Elle sentit une main moite courir le long de sa jambe, passer sur son genou, gagner l'intérieur de sa cuisse. Elle bondit et parvint, miraculeusement, à se relever. L'homme l'agrippa par la cheville. Les sacs dégringolèrent. Elle tomba la tête en avant. La poche en plastique, contre laquelle son visage percuta, se déchira. Le couvercle en fer d'une boite de conserve lui entailla la joue. Elle cria. Deux mains fébriles se glissèrent sous sa jupe et se posèrent sur ses fesses. Des doigts nerveux lui malaxèrent la chair puis s'immiscèrent sous son slip et, d'un geste sec, le baissèrent jusqu'au jarret. - On va s'le faire pépère !... ricana l'homme en la mettant sur le dos. chapitre 3 Gisant parmi les immondices, Isabelle souffrait le martyr. Elle bougea péniblement sa tête et déplaça sa main. Elle ne rencontra que les poubelles. Elle tendit l'oreille. Un silence compact l'entourait. L'homme était-il parti ? Elle se redressa avec difficulté. Une brûlure soudaine et intense monta de son bas-ventre. Elle chancela. L'élancement lui transperça à nouveau le corps puis s'apaisa. Elle s'élança, à l'aveuglette, vers la sortie. Elle se cogna contre le mur. Un sanglot sourd la secoua. Elle demeura rivée un instant à la paroi, puis, reprenant son souffle, elle la suivit à tâtons. Sa main buta sur le vide. L'espoir la submergea. Elle se rua dans l'ouverture. Un cri de bête prise au piège fusa de ses lèvres quand elle se découvrit harponnée par l'homme. Celui-ci l'avait capturée au passage, par les cheveux et d'une traction vive la ramenait dans le réduit. - Où tu vas ?... On a pas fini... On fait que commencer !... Il lui tira la chevelure vers le bas. Pour échapper à la douleur Isabelle se courba. L'homme augmenta la pression ; Isabelle se cassa un peu plus. - Aux pieds salope ! aboya l'homme et il tira encore plus fort. Isabelle céda. Elle s'agenouilla. - Suce ! s'écria-t-il alors, et il lui enfonça son sexe dans la bouche. Elle sentit qu'il croissait solidement les doigts derrière sa tête, puis elle l'entendit dire : - Allez au boulot montre comment tu suces... Quand, enfin, il la libéra, elle s'effondra, haletante, au bord de l'évanouissement, ses pleurs avaient bouché son nez, un liquide chaud, poisseux, vomitif, engluait son souffle au fond de sa gorge, ses poumons étaient en feu, l'air lui manquait, elle suffoquait. Brusquement des spasmes secs la soulevèrent. Elle vomit. Lorsqu'elle reprit conscience, elle entendit distinctement la respiration rauque et précipitée de son agresseur. Elle ferma les yeux. Il était toujours là, il ne la laisserait jamais partir... Imperceptiblement, elle se mit à ramper. L'homme ne réagit pas, il respirait toujours aussi péniblement quelque part dans le noir, à un ou deux mètres d'elle. Isabelle se figea. N'avait-il pas bougé ? Le rythme de son souffle s'était modifié, il ne provenait plus de même endroit, il semblait tomber du plafond... Isabelle bondit sur ses pieds. L'homme s'abattit sur elle et l'entraîna par terre. Elle cria, tenta de le repousser, de se dégager en le désarçonnant, mais il pesait sur son dos de tout son poids et elle ne parvint même pas à décoller du sol. Une douleur atroce, insoutenable, terrassa Isabelle lorsque l'homme la pénétra. Elle eut l'impression qu'il la fendait en deux, qu'il brisait sa volonté, que ses ressorts intérieurs craquaient, que sa raison se disloquait. Elle enfonça ses ongles dans le béton. Tout à coup, alors qu'un monstrueux vagissement s'échappait de sa gorge, ses muscles cédèrent. Vaincue par la souffrance elle s'évanouit. chapitre 4 L'arrière de la voiture percuta un des murs du parking. Les feux se brisèrent, le pare-chocs se tordit, la porte du coffre se gondola. Dans un crissement de pneus, elle repartit en avant, zigzagua au milieu d'une allée, dérapa, rebondit contre une paroi, où elle froissa l'aile avant, enfin, après avoir écorné un véhicule garé non loin de la sortie, elle parvint à quitter le parc souterrain. - On vous a violé ? - Et vous voulez porter plainte... - Allons-y... Où cela a-t-il eu lieu ?... Dans le parking de la cité Radieuse... Où habitez-vous ?... Vous n'habitez pas la cité Radieuse !... Quel est votre nom... votre prénom... votre adresse... Vous habitez au centre ville !... Que faisiez à la cité Radieuse ?... Vous êtes enquêtrice de l'INSEE... Vous enquêtez bien tard... Vous connaissez l'individu qui vous a agressée ?... Vous ne l'aviez jamais vu ? Vous le reconnaîtriez... Non !... Vous ne pouvez pas reconnaître votre agresseur... Il faisait noir, vous ne l'avez pas vu ! - Vous affirmez qu'un type vous viole mais que vous ne l'avez pas vu... pas même entrevu... Cela s'est passé où ?... Dans le parking de la cité Radieuse... Il était quelle heure... Vous ne savez pas exactement... Quand vous avez regagné votre voiture, il faisait nuit ?... Il faisait encore jour et pourtant vous n'avez pas vu votre agresseur !... Cela s'est passé dans un cagibi à ordures de la cité... Vous sauriez le retrouver ?... Vous n'aviez jamais vu votre agresseur... Vous connaissez quelqu'un dans cette cité ?... Un de vos amis habite là ?... Le type vous avait suivi... et vous n'avez rien remarqué ?... Vous aviez une attitude provocante ?... Vous avez résisté, vous avez crié ?... Personne n'est venu à votre secours... Vous étiez habillée comment ?... Normalement... C'est à dire ?... Vous portiez une jupe, un chemisier et une veste... Une jupe courte ?... Courte comment ?... Ce n'est pas très prudent de se promener aussi légèrement vêtue dans ce parking ! - Je vais enregistrer votre plainte, mais je ne vous cacherai pas qu'elle a peu de chances d'aboutir... Puisque vous n'avez rien vu, que vous êtes incapable de fournir une description de votre agresseur... Il faut dresser un constat médical... - Vous avez été violée ?... Voyons ça. Déshabillez-vous... Quelques marques superficielles de coups sur le corps... Allongez-vous... C'est un peu froid, mais n'ayez pas peur ! Décontractez-vous... Mettez vos pieds dans les étriers Voilà ! comme ça c'est bien... Irritation des tissus externes. Vulvite bénigne. Présence de sperme dans le vagin... Vous utilisez un moyen contraceptif ?... Retournez-vous... Ecartez vos jambes... Soulevez votre bassin... C'est bientôt fini... Léger gonflement des veines, visible à l'inspection... Ca vous fait mal ? C'est normal... Traces nettes de pénétration... chapitre 5 Isabelle n'aurait pas eu la force d'endurer l'interrogatoire d'un flic de faction, ni de se soumettre à un examen gynécologique. Elle avait préféré fuir les questions insidieuses, les sous-entendus, les regards goguenards, les étriers, les toucher. Elle n'avait pas déposé plainte. Elle était rentrée chez elle. Inerte, elle était restée, un long, un très long, moment, blottie dans un coin de son studio, pleurant silencieusement, grelottant, transie, inconsciente, ne sachant pas où elle était. Puis, lentement, très lentement, elle avait retrouvé ses esprits. Elle s'était recroquevillée encore plus, jusqu'à n'être qu'une masse compacte, un corps sans membres, sans tête, un amas de chair fiévreux. La saleté, la puanteur, qui lui collaient à la peau, l'avaient conduite dans la salle de bain. Elle s'était lavée, méticuleusement, maladivement. Elle s'était enduite de savon, s'était shampoinée avec rage mais en vain. La souillure, qu'elle portait, qui la brûlait, ne s'était pas dissoute. Alors elle s'était encore lavée mais en utilisant cette fois un antiseptique. Le résultat avait été identique. Combien de temps était-elle restée sous la douche ? Combien de fois avait-elle tenté, à l'aide d'un gant de toilette savonneux, de se purifier, de gommer la flétrissure qui lui consumait la chair, qui l'étouffait ? Elle ne s'en souvenait pas. Elle ne se souvenait de rien. La seule chose qu'elle ne risquait pas d'oublier c'était qu'on l'avait violée. Les nuits étaient là pour le lui rappeler. Durant une huitaine de jours, elle demeura cloîtrée, n'osant pas affronter le monde, son tumulte et son indifférence, revivant, chaque nuit, dans son être, les outrages qu'elle avait subis. Au cours de cette période, elle connut les nuits les plus atroces de sa vie, les plus interminables. Dès qu'elle fermait les yeux un cauchemar emportait son esprit et elle se réveillait en sursaut, le corps couvert de sueur, le coeur au bord de l'explosion, avec l'horrible impression que des mains d'hommes la palpaient. Son studio retentissait du bruit de la douche, de ses sanglots, de ses plaintes, de ses peurs, d'un cri : " Qui ? " Qui l'avait violée ? Elle avait besoin de le savoir ! Il fallait qu'elle surmonte son abattement, qu'elle échappe à la dépression nerveuse, qu'elle ne sombre pas dans une espèce de coma léthargique et irréversible. Il fallait qu'elle reprenne pied avant qu'il ne soit trop tard, avant que la folie ne la submerge, il fallait qu'elle se révolte, mais pour cela elle avait besoin d'un visage, d'un visage sur lequel concentrer sa haine. Qui l'avait violée ? La question résonnait dans sa tête, avec de plus en plus de force, jusqu'à l'empêcher de bouger, de pleurer, jusqu'à lui donner la force de se venger. _______________ Quinze jours après avoir été violée, Isabelle se rendit dans un magasin de farces et attrapes. Elle pressa la pédale de frein, obliqua à gauche et enfila la voie d'accès du parking souterrain. Elle examina avec soin les types qui, assis sur le rebord du trottoir, la regardaient passer. La place qu'elle avait occupée un mois plus tôt était libre, elle s'y parqua. Elle ne verrouilla pas les portières. Sa voiture ressemblait à une épave, personne ne la lui volerait. Avant de filer jusqu'à l'escalier en béton, elle jeta un oeil en direction de la porte du cagibi à ordures. Elle était entrouverte. Elle s'avança, s'arrêta, hésita, considéra longuement la cavité obscure qui s'ouvrait devant elle puis rebroussa chemin. Elle gravit les marches calmement et émergea, comme la dernière fois, au coeur de la cité, dans l'angle du parvis central. Elle inspecta avec lenteur les lieux. Ils n'avaient pas changé. Elle respira profondément. Le décor était identique et pourtant il était autre. Durant plus d'une heure, Isabelle déambula dans la cité, arpenta les corridors, les couloirs et les galeries. " Patience... Patience... " Durant plus d'une heure elle monta et descendit des escaliers, elle poussa des portes, traversa des places, des esplanades et des squares. " Courage... Courage... " Durant plus d'une heure elle toisa tous les individus qui croisaient sa route, dévora des yeux chaque groupe de jeunes qu'elle rencontrait, scruta les vitrines, lut et relut des milliers de graffitis. En parfaite enquêtrice, elle interrogea des passants, remplit des dizaines de formulaires, nota des noms... " Peut-être m'attend-il à côté de la voiture. " Alors qu'elle regagnait le parking, un homme vêtu d'une veste de cuir la bouscula légèrement. Elle se retourna. Un fin sourire étirait les lèvres de l'homme. Elle le dévisagea. Il l'enveloppait d'un regard où se mêlaient la surprise et la moquerie. " C'est lui !... " se dit-elle en déglutissant. Devant elle, se dressait l'homme qui l'avait violée !... Elle l'avait reconnu ! Elle en était certaine ! Ce ne pouvait être que lui... que lui ! L'homme s'avança. Elle ne bougea pas. Son sourire s'était agrandi, ses lèvres s'étaient retroussées. Elle fixa ses dents. Maintenant son agresseur possédait un visage. Sa haine pouvait enfin se porter sur quelqu'un. - Viens... murmura l'homme. Isabelle sentit la main de l'inconnu se refermer autour de son poignet. Elle le suivit sans résister. ________________ Quelques heures plus tard, Isabelle quitta la " Cité Radieuse " le corps enfin lavé. Le commissaire René Charles de Villemur trouva sur son bureau un rapport du médecin légiste. Il le parcourut rapidement puis appela son adjoint. - Qu'est ce que c'est que cette histoire ? lui demanda-t-il en désignant le compte rendu médical. Octave grimaça. - Une sale affaire... On a retrouvé le type hier soir... Comme vous étiez en vacances jusqu'à aujourd'hui, le grand patron m'a chargé d'effectuer les premières constatations, dit-il en pointant un doigt vers le plafond. - Et que peux tu m'apprendre ? - Pas grand chose... Le meurtre a eu lieu voilà trois mois... - Qui a découvert le corps ? - Des gamins qui jouaient dans les caves... C'est l'odeur qui les a attirés... - L'odeur ? - L'odeur... En trois mois le cadavre avait commencé à se décomposer !... - Oui... Bien sûr... - Le type gisait attaché sur une chaise... On l'avait tué d'une balle en pleine tête... - Oui... J'ai lu ça dans le rapport du légiste... - Je n'en sais pas plus ! répliqua Octave en s'enflammant une cigarette brune. René Charles de Villemur secoua la tête avant de reprendre : - Qu'as tu appris sur la victime ? - Pour l'instant rien... On ne connaît même pas son nom ! - Tu as envoyé sa photo au fichier ? - ... Une balle en pleine tête, il y a trois mois !... Il n'a plus de visage le type ! Le commissaire haussa les sourcils. - Effectivement... Et si j'en crois le légiste il n'a pas, non plus, de sexe. - Oui... C'est ce que dit Leclair... L'assassin aurait injecté au type un puissant somnifère puis, après l'avoir ligoté sur une chaise, il lui aurait baissé le pantalon et aurait noué autour de sa verge et de ses testicules une centaine de pétards de foire... Le légiste affirme que le type n'a été abattu qu'après son réveil, une fois que tous les pétards aient explosé. René Charles acquiesça. - Qu'en pensez-vous ? demanda Octave. - Cela me semble cohérent !... Si l'on a emmailloté le sexe du type avec des pétards ce n'est pas pour le tuer avant qu'ils explosent, ni pour qu'ils éclatent avant qu'il reprenne conscience ! - Donc le meurtre ne serait pas l'essentiel de cette affaire. - Oui... Nous n'enquêtons pas sur un crime, mais sur une vengeance sexuelle... Une vengeance particulièrement horrible, rajouta René Charles en se trémoussant sur sa chaise. |
Vos commentairesc'est chaud # jour de sa mise en ligne j'aime pas la fin Paul # jour de sa mise en ligne bien vu, le rythme de la peur qui submerge et paralyse, l'étouffement qui suit. On rêve d'avoir le courage d'Isabelle et son sens de l'humour!revigorant! christine # jour de sa mise en ligne bon, tres bon!!! pas de perte de souffle jusqu'à la fin amy # ouchebti@earthlink.net jour de sa mise en ligne beau style on y croit ! mais Isabelle a mon avis a assez de resistance pour y passer une deuxieme fois et se faire allumer le petard # ramaut.marc@voila.fr jour de sa mise en ligne J'ai beaucoup aimé le réalisme... et le sadisme de la chute. Bravo Luis Michel # michelr@sgi.com jour de sa mise en ligne que dire de plus c'est très bin écris et la chute est intéréssante Mag # Jadaria77@aol.com jour de sa mise en ligne C'est bien, il manque un peu de fantaisie pour que ce soit autre chose qu'un fait divers, et la chute aurait due être un peu plus. Il manque une vraie chute. soignée Pibol # nimausus@aol.com
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